Chronique de SUBLIME THE DECLINE, AAlbum 2023 MORTUARY par Aymeric


 Pour la deuxième fois en quatre ans, MORTUARY revient de Pologne avec un nouvel album dans sa besace, une nouvelle fois produit aux Hertz Studios, le précédent, The Autophagous Reign avait permis aux français de reprendre une place qui est sienne, l’un des patrons de la scène Thrash Death Metal hexagonale. XenoKorp n’étant malheureusement plus, c’est Adipocere Records qui récupère le groupe, l’alliance de vieux de la vieille pour porter haut l’étendard du Metal Français. 

Le précédent album montrait une facette un peu plus moderne des Nancéens, là, avec Sublime The Decline, on retrouve une énergie dévastatrice parfaitement mise en son même lorsque Patrick, le chanteur et parolier du groupe, aborde un sujet aussi inhabituel qu’important, les violences faites aux femmes, sur "Love With Clenched Fist", aussi doux que le passage d’une râpe à fromage sur de l’herpès. Pourtant, nous avons affaire là au titre le plus calme de l’album car, coincé entre "Somewhere To Nowhere" et "Sublime The Decline", il apporte une variation bienvenue dès le début du missile qu’est ce septième album déjà incontournable. Le refrain de la chanson titre est soutenu par des chœurs en voix claire scandés avant un taping mélodique de toute beauté lui-même suivi d’un solo qui fait de cet album une pièce à part dans l’horizon Death Thrash international, nous sommes là dans le haut du panier, le très haut du panier, et afficher une telle forme, une telle hargne après 35 années de combat en dit long sur la détermination du groupe à gagner la partie, même si personne ne sait quand elle finira. Chaque partie brutale est surenchérie par une autre encore plus brutale mais non dénuée de mélodies et d’intérêt, une qualité d’écriture et d’arrangements que l’on pensait le groupe capable et qui en fait là une démonstration claquante !

Dans l’intervalle des deux albums, Bastien Legras, ancien guitariste, a été remplacé par Gautier Merklen (MERCYLESS, ex-DEHUMANIZE), autant dire que le bonhomme sait ce que signifie Death Metal, simple coïncidence ou pas, mais MORTUARY se retrouve avec un son bien plus percutant et old-school au niveau des 6 cordes, sublimé par une qualité d’interprétation des solos parfaitement mis en son avec ce qu’il faut de delay et de reverb’. Le duo qu’il forme avec le talentueux Alexis Baudin fait des ravages sur cet album et sur scène, ceux qui apprécient l’énergie du groupe sur album peuvent aller le voir sur scène et inversement, on retrouve parfaitement l’énergie, la violence et ce son qui vous prend aux tripes dans les 2 conditions, là aussi, cela signifie que les français ne trichent pas en studio, certainement l’un des groupes les plus sous-cotés de notre hexagone, qui sait où ils seraient actuellement s’ils avaient été Suédois ou Allemands ? Au milieu de cette déferlante "Postponed Miracles", en intermède, permet de souffler, dès "Oxygene", on reprend le blast et le chant jeté à la face d’un monde visiblement sur le déclin s’il on en croit ce que le groupe évoque sur cet album. Patrick a une très belle façon d’expliquer ce titre d’ailleurs à travers deux significations du terme Sublime. On peut le prendre dans le sens de profiter à fond de ce déclin, perdu pour perdu, autant en profiter, ou sublimer dans le sens où on transforme ce déclin en quelque chose de magnifique. Il semble que MORTUARY ait choisi de sublimer son style pour en faire quelque chose de magnifique sur ce nouvel album, clairement le meilleur du groupe, le plus abouti, le mieux produit, une qualité d’écriture et d’interprétation qui laisse pantois et impose le respect pour ces mecs qui ne lâchent rien. "Oxygene" est même chanté en français avec une pléiade d’invités, ce groupe est une famille et c’est certainement aussi le secret de sa longévité, ce titre est la seule trace d’un style plus moderne que le groupe avait exploré auparavant et cela en fait un titre encore plus à part avec ces chants d’enfant en clôture de titre. "Specimen Zero" reprend la marche en blastant de Sublime The Decline et MORTUARY, en moins de 45 minutes, pli le game, remet les pendules à l’heure, impose un style qui évoque des grands noms sans jamais sonner copier/coller, ces Nancéens valent clairement que l’on s’y attarde, l’album est à découvrir d’urgence !

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