Chronique de VINDLAND - HUNTER SAVET par Victoria


 VINDLAND - HANTER SAVET

A mi chemin entre le black mélodique et le pagan black, Vindland souffle un vent addictif sur les braises de la barque brûlée de Laiho.

Ah, la Bretagne ! Terre de mystères et de légendes, un brin chauvine. Et ce n'est pas Vindland, originaire de Paimpol, qui contredira ce fait avéré : car oui, les titres et les textes sont en breton !

Avec ses 55 minutes et ses 9 titres, "Hanter Savet", sorti le 20 mars 2016 est le fruit d'un travail de plusieurs années et se révèle absolument enrichissant.

La pochette de l'album se fait simple et brute : en camaïeu de gris, figurant une partie de silhouette encapuchonnée se tenant près d'un empilement de pierres sur la gauche ; une lande au centre, surplombée d'un ciel de craie, pour mieux laisser la place au nom du groupe et de l'album en lettres taillées à la serpe. Une vision à la fois épurée et mystérieuse, à l'image de cet opus qui sait mettre en valeur ses compositions sans fioritures.

En première écoute de l'album, "Orin Kozh" ouvre sur un black guerrier à la batterie destructrice et au chant guttural typique du genre. Le morceau alterne entre arpèges esseulés et rythmes dévastateurs en variant les ambiances, mais toujours dans une optique martiale. Les synthés soutiennent l'ensemble dans une belle harmonie, tandis que les riffs de guitare, quant à eux, mènent l'écoute, mettant presque le chant au second plan, lequel saura ravir les nostalgiques du black scandinave.

"Treuzwelus" mettra la guitare lead à l'honneur avec des riffs qui ne sont pas sans rappeler Children of Bodom, ce qui donne encore plus de saveur à ce morceau savamment composé. Les notes de piano en soutien sur le riff principal apparaissent aussi vite qu'elles disparaissent, comme un soupçon de magie mystique, pour mieux apprécier leur présence. La voix gutturale est toujours au second plan, tel un instrument venant parfois servir les mélodies, mais l'ensemble est tellement généreux que son absence ne choque en rien.

"Serr-Noz", troisième morceau, entraîne directement l'auditeur dans cette sorte de valse impétueuse, propre à cet album. Si la production reste encore un peu "sourde", car peut-être dans la pure lignée des prémisses du black, les mélodies compensent amplement ce point. Entre rythmes effrénés et passages instrumentaux, Vindland sait conquérir. Tout comme avec "Pedenn Koll", qui début par des arpèges envoûtants avant de mieux mettre la guitare et les riffs principaux en valeur, soutenus par des synthés mélancoliques sur chaque mesure, qui rappelle parfois l'album "Synthetic" de Shade Empire.

Si "Skleur Dallus" ressemble plutôt à des compositions typiques de pagan, "Morlusenn" rejoindra davantage un black mélodique un peu plus guerrier, avec des airs enivrants. "Skorneg Du" reprendra ses arpèges avant de reprendre les armes. Les riffs sont moins percutants et moins entraînants, mais ils n'en sont pas moins intéressants. Il règne toujours une ambiance tourbillonnante, bouillonnante, étudiée avec soin, comme la nuée d'oiseaux qu'il pourrait manquer sur la pochette de l'album.

"Skeud Ar Gwez" sera, quant à lui, beaucoup plus lent, avec une batterie joueuse, une guitare lancinante. Mais ce sera le calme avant la tempête. Mélancolique, il offrira une nouvelle fois de belles mélodies en guitare lead, et des soutiens de synthé et de deuxième guitare. Le rythme deviendra plus tard galopant, avant de rappeler des riffs de début d'album, comme une boucle qui se ferme. Boucle confirmée par les presque trois dernières minutes du morceau qui reprennent l'ambiance du début de morceau.

Enfin, "And the Battle Ended", seul titre en anglais de l'album, clôturera ces 55 minutes avec vivacité, alternant intensité et sérénité, même s'il n'a pas le panache des premiers titres.

"Hanter Savet" est un album riche et sincère, sans fioriture, et va à l'essentiel. Les mélodies sont entraînantes, les structures sont ciselées. Le tout donnant aux compositions une originalité du genre, avec cette pointe de nostalgie. Et si les derniers morceaux manquent un peu de souffle, comparés aux premiers, ils n'en restent pas moins emplis de ces influences qui ont mis toute une génération d'adolescents à la musique.

Note : 

🤘🤘🤘🤘🤘/6

Excellent

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