Live Report METZ FUNEBRE Fest Evil 2 par Aymerick

En ce 13 mai, les concerts sont multiples dans l'Est de la France, mais n'ayant pas pu me rendre au premier rendez-vous de cette jeune association à Metz, je privilégie son deuxième numéro auquel sont invités MASSIVE SELF KILLING et son Death Metal que j'ai déjà pu voir quelques semaines auparavant à Lunéville et deux groupes Belges qui défendent une vision très old-school du Black Metal et du Black Death Metal, HEXXEMA et DIKASTERION. Compte rendu d'une soirée pour les passionnés aux belles rencontres et à la qualité tant organisationnelle que musicale. Pour ceux qui ne connaîtraient pas La Chaouée, c'est un bar associatif à la fréquentation extrêmement éclectique, ce n'est pas spécialement un repère de Metalleux mais c'est un soutien inconditionnel à la culture et notamment à l'underground. 

Ce soir, le caveau du bar va trembler et suinter la puanteur d'un Metal old-school des années 80 et cela commence par MASSIVE SELF KILLING. J'ai déjà vu le trio il y a quelques semaines lors de l'Irish Day Fest 3 à Lunéville et si à cette occasion j'avais trouvé le groupe assez brouillon, ce soir je comprends beaucoup mieux où ils veulent en venir. Avec une base Death Metal très standard à la mode VADER, le groupe insuffle un courant tantôt mélodique, tantôt lourd et rampant, quelques accointances donc un BOLT THROWER est donc à noter et il faut remarquer que le groupe qui opère en trio est bien plus à l'aise dans cette configuration de petite salle où l'air est rare et l'ambiance rapidement suffocante. Chris, le guitariste-chanteur de VOORHEES secoue la tête à mes côtés et si le groupe de Thionville a des allures un peu moins Rock'n'roll que son groupe, il faut bien admettre que je comprends parfaitement son adhésion à la musique qui lui est proposée ce soir. Le chant partagé entre le guitariste et le bassiste n'offre pas tellement de variété dans le spectre vocal, mais il permet d'appuyer certaines lignes de chant et dans le cadre de La Chaouée, c'est un détail qui s'entend de suite. Après un show d'une quarantaine de minutes, le trio se retire déjà, le public semblant surpris que cela soit déjà fini, c'est vrai que l'on aurait bien pris un petit complément mais le bar étant situé dans un quartier résidentiel, la police fait régulièrement irruption en cas de non respect de l'horaire de fin décrété. J'ai eu la joie de partager un moment avec les gars de HEXXEMA et de DIKASTERION en début de soirée et l'humour des gaillards est vraiment attachant. 

Sans prétention, HEXXEMA descend et commence à jouer, après quelques secondes de pause, c'est reparti et je me dis que c'est le début du concert. Et bien non et le fait que je sois seul en bas aurait dû m'interpeller. Bref, après 5 minutes nécessaires au trio pour se grimer, revoici le chanteur, le batteur et le guitariste pour offrir un mix de Speed Black Punk Heavy Metal qui sent bon les années 80. Les HELLHAMMER, VENOM, les débuts de SODOM, SARCOFAGO, INDIAN NIGHTMARE, voilà à quoi me fait penser ce Black Metal très primaire sur lequel vient se greffer un rythme de batterie tout aussi primaire qui n'est pas vraiment du blast beat, ni du poum tchak, quelque chose d'intermédiaire qui permet au chanteur, F. Morbidus (également membre de VIOLENT SIN), d'envoyer ses lignes de chant alternant les voix haut perchées et d'autres plus graves. La large réverb' et l'écho donne une impression de multiplication des voix épaississant le son de ce groupe où le guitariste, S. Malice, au T-Shirt SCHIZO n'est pas sans rappeler la brutalité et l'esprit primaire d'un MAYHEM des débuts. Il est temps pour le groupe de faire taire les cartouchières,le show de ce soir est une plongée dans le passé et cela fait beaucoup de bien à entendre, un Metal old-school où les styles les plus basiques et primaires se mêlent pour une musique destructrice et addictive. Le groupe a édité une seule démo qui a été rééditée chez Nuclear War Now Productions en 2022, il conviendra de garder un œil sur ce groupe prometteur ! 

 La soirée va se terminer dans la brutalité de DIKASTERION et son Black Death Metal tout aussi old-school même si bien plus marqué par la musique extrême de la fin des années 80 et surtout celle du début des années 90. Le groupe existe depuis 2018, une démo et un EP ont vu le jour depuis avec notamment le batteur, Pz. Kpfw, partagé avec POSSESSION. C'est pourtant sous forme de trio que le groupe se présente alors qu'il me semblait qu'il s'agissait d'un quatuor, pas grave, la déferlante est puissante tout de même et le chanteur Hanghedief ne manque pas d'allant pour haranguer un public qui mange dans la main des Belges. Certes l'assistance a un peu diminué au fur et à mesure que la soirée avançait mais ceux qui sont là ne le regrettent pas tant le concert est d'une violence continue, les cheveux tournent en continu, les griffes se déploient et les cris se font entendre dès que le groupe termine ses morceaux. DIKASTERION ne s’embarrasse pas de mélodies hasardeuses et y va frontalement, le choc est sans concession pour la 20aine de personne encore présente. Une belle découverte sur laquelle il faudra également que je me penche, le stand du groupe ne semblait pas proposer de support physique, dommage pour moi, une petite cassette démo aurait été un bon prolongement à cette bonne soirée. Au final, c'est 30 à 40 personnes peut-être qui ont répondu présent, tout le monde n'est pas resté jusqu'au bout et c'est bien dommage. L'organisation ne cache pas sa déception d'absence du public sur cette deuxième date, une chose est certaine, cela m'a conforté dans le fait que je soutiendrai les prochaines manifestations de Old Schooler à La Chaouée ou ailleurs car après VOORHEES et CONQUERORS il y a un mois, on est bien sur une programmation qui correspond tout à fait à ce que j'ai envie d'entendre en live, du Metal loin de tous les standards modernes actuels, celui qui se fait avec les tripes, avec passion et avec humilité. Merci à MSF, et aux Belges de HEXXEMA et de DIKASTERION de garder cette flamme intacte et bien brûlante, et d'avoirfait la route pour cette offrande venue d'un autre temps.